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Je ne suis pas un économiste et le présent article ne vise qu'à vulgariser la problématique actuelle pour la rendre la plus accessible possible à tous.

C'est pourquoi, je propose de revenir vraiment à la base avec l'étymologie du mot Économie qui se compose de "Éco" du grec "oikos" qui veut dire: maison et "nomie" du grec "nomos" qui veut dire: gérer, administrer. Donc, Économie au sens étymologique signifie "Gérer notre maison".

Mais qu'est-ce que notre "maison" dans l'économie mondiale? N'est-ce pas notre planète? Bien sûr car l'économie est intimement liée à la planète et ce à tous les niveaux, que ce soit les ressources naturelles, l'énergie, le climat, la biodiversité, etc. Pour ceux qui pourraient en douter, voyez ce vidéo remarquable "Story of stuff" qui est encore d'actualité et qui résume très bien le fonctionnement de l’économie mondiale.

On retient donc qu'Économie mondiale veut dire "Gérer notre planète" au sens étymologique.

Pour sa part, Écologie se compose de “Éco” du grec “oikos” qui veut dire: maison et “logie” du grec "logos" qui veut dire: science, connaissance. Donc, Écologie revient à dire “Science ou connaissance de la maison” ou plus précisément: “Connaissance de notre planète”.

C'est pourquoi, depuis 2012, j'utilise souvent cette expression:

"Prioriser l'économie sans tenir compte de l'écologie, c'est comme vouloir gérer notre planète sans la connaître."

Ce qui n'a évidemment aucun sens même si c'est encore la norme de nos jours!

Pourtant, n'est-il pas évident que pour gérer une organisation, association, ville ou toute autre entité, il faut d'abord bien la connaître? Et ne faut-il pas considérer dans cette gestion, tout ce qui se passe dans cette organisation et tout ce dont elle dépend, à savoir, les matières premières, ses employés, ses compétiteurs, sa clientèle, l'environnement dont elle dépend, etc? Tous ces facteurs doivent être suivis de près au moyen d'indicateurs qui permettent de connaître l'état de santé de l'organisation et les tendances dans le temps pour chacun de ces facteurs.

Le gestionnaire avisé utilise typiquement un outil de suivi ou "tableau de bord" qui permet, comme avec celui d'une voiture, de gérer et "diriger" cette organisation en fonction de ces fameux indicateurs et prendre les bonnes décisions aux bons moments: accélérer, ralentir, mettre de l'essence, etc. C'est le même principe pour une organisation. La différence se situe dans le nombre d'indicateurs, la complexité à les obtenir, les suivre et prendre les bonnes décisions en fonction de l’évolution de chacun.

C'est pourquoi un principe bien connu en gestion est

"On ne gère bien que ce que l'on mesure."

Il est effectivement difficile de savoir si l'on dépasse ou non la limite de vitesse permise sans un indicateur de vitesse.

D'autre part, l'un des grands défis en gestion est de trouver un bon équilibre entre les différents indicateurs à suivre et gérer. Par exemple, dans une organisation, il y a 3 grands axes de gestion: la productivité / rentabilité, la satisfaction de la clientèle et la mobilisation des employés. Un dirigeant qui ne se concentre que sur l'un ou l'autre de ces axes court à la catastrophe en peu de temps car une organisation ne peut survivre ou atteindre son fonctionnement optimal sans garder un certain équilibre et une bonne performance pour ces 3 axes.

À la lumière de ce qui précède, revenons à notre question initiale, pourquoi l'économie mondiale est-elle dans une impasse? Ma réponse est toute simple et se résume ainsi:

La grande majorité des dirigeants et responsables (gouvernements, corporations, économistes, etc.) ne tiennent pas compte de l’écologie dans leurs stratégies économiques et financières.

Ce triste constat se manifeste par le refus de considérer les informations et alarmes provenant de l’écologie. Tout ce qui compte pour ces dirigeants, c'est la croissance de l'économie, des profits, des PIBs... Si on poursuit l'analogie de la voiture, c'est comme un conducteur qui ne surveille que son indicateur de vitesse et ignore la jauge à essence. Que va-t-il arriver croyez-vous?

Pourtant, les signaux d'alarmes de l'écologie sont de plus en plus nombreux et critiques. La communauté scientifique et le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) nous informent régulièrement des impacts majeurs de l’économie mondiale et des activités humaines sur la perte de la biodiversité, la détérioration de la biosphère, les changements climatiques, l'accroissement de la pollution, la perte de capacité de la Nature à se régénérer, etc...

Cela dit, croyez-vous que le système économique en place, le fameux capitalisme néolibéral et sa doctrine de croissance à l'infini dans un monde fini, tient compte de l'écologie dans son idéologie et sa gouvernance?



Bien sûr que non et pourtant, les dirigeants du monde ont une foi inébranlable en ce système économique qui est évidemment désuet et dangereux pour nous tous. Il induit nécessairement deux déséquilibres majeurs:

1. Il exploite notre planète comme si elle avait des ressources illimitées ou des capacités infinies à se renouveler. À la blague, Kenneth Boulding disait: « Celui qui croit qu'une croissance infinie peut continuer indéfiniment dans un monde fini est un fou ou un économiste. ».

2. Il favorise beaucoup trop une infime minorité d'ultra-riches (classe dominante) au dépend de tous les autres humains et de la biodiversité...


Photo Éco vs Égo

Photo par "Open your eyes"


En résumé, l’économie mondiale est contrôlée par une classe dominante (attention, cela n'a rien à voir avec la théorie du complot) qui ne tient pas compte de l'incapacité de la planète à supporter durablement le capitalisme néolibéral et qui ne pense qu’à elle (Égo) et ses propres bénéfices à court terme au dépend de tout le reste.

Ne trouvez-vous pas que cette “sacro-sainte” Économie mondiale ressemble davantage à une "Égonomie mondiale"?

Tôt ou tard, il faudra revenir à une réelle “Économie durable” qui tiendra compte des capacités limitées de la Terre et qui partagera plus équitablement les richesses (naturelles et financières) entre tous les humains et la biodiversité.


Économie durable



Cette réforme socio-économique et environnementale est essentielle pour notre survie. Plus que jamais, nous avons besoin d'une nouvelle génération de dirigeants plus humains, lucides, justes et conscients pour entreprendre cette réforme qui restituera le bien commun et l'écologie au coeur des priorités de l'économie et qui verra à maintenir une évolution responsable et durable de celle-ci.

En attendant, chacun de nous peut faire sa petite part; les pistes des solutions sont nombreuses:

  • S'informer, se sensibiliser et agir;
  • Acheter moins, réutiliser, récupérer et composter davantage;
  • Acheter local et bio;
  • Favoriser et promouvoir les énergies renouvelables, l'économie circulaire et le développement durable;
  • Mettre de la pression sur les dirigeants;
  • Etc...


C'est notre responsabilité à tous, pour notre bien et celui de nos enfants et petits-enfants.

Michel Lamarche

Rédigé le 28 mai 2012, révisé le 15 février 2019.

Cet article a été publié sur le site Humanité et Biodiversité de l'association du même nom, présidée par M. Hubert Reeves.





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