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Ce printemps, ensemble, bloquons la hausse! "L'éducation est l'arme la plus puissante qu'on puisse utiliser pour changer le monde." Nelson Mandela Je suis contre la hausse de 82% sur 7 ans exigée par M. Charest pour les frais de scolarité. Voici pourquoi en cinq volets. J'ai aussi deux grandes préoccupations (à droite). 1. La hausse : un choix idéologique servant l'élite au pouvoir À mon avis, l'excellent article "Les universités mises au service des entreprises" de Éric Martin, doctorant en science politique à l'Université d'Ottawa et chercheur à l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS) et Maxime Ouellet, doctorant en études politiques de l'Université d'Ottawa, tous deux, auteurs de "Université Inc", décrit très bien la principale raison qui motive la hausse des droits de scolarité au Québec. Il s'agit d'un détournement de l'université vers des fins mercantiles avec tous les impacts nocifs que cela peut avoir sur notre société. Voir aussi d'Éric Martin et Simon Tremblay-Pepin (IRIS), l'excellent vidéo: En fait, la direction que prend M. Charest dans ce dossier vise à redéfinir les valeurs de notre société québécoise. Cela peut sembler gros mais c'est ni plus ni moins la transformation de notre société progressiste, qui valorise la solidarité (déjà bien mal en point), en une société capitaliste où l'argent est "Roi" et qui favorise encore davantage la compétition, le nihilisme moral, la surconsommation et l'endettement... "Tout le peuple Québécois est concerné - Pas juste les étudiants" En gros, l'objectif est de privatiser les universités, d'en faire des "extensions" aux entreprises et de "sortir" ou réduire à presque rien les programmes qui à leurs yeux ont moins de "valeurs économiques" tels que la sociologie, l'éthique, la littérature, la philosophie, l'histoire, l'anthropologie, la culture, la science fondamentale (vs science appliquée...), etc... Finalement, l'idée est de produire des "cerveaux dociles et optimisés" pour l'industrie plutôt que de développer un esprit critique capable de remettre en question les injustices et de valoriser l'éthique, la solidarité, la conscience morale, l'environnement, la justice et l'intégrité... Le grand penseur Albert Jacquard explique très bien cet enjeu fondamental. "La liberté commence où finit l'ignorance" Victor Hugo Cet article dans Le Devoir "La hausse... Le symptôme d'une dérive plus profonde" va dans le même sens de même que la chronique "Choix de monde" de Michel Vézina. Donc, s'il ne se décourage pas avant, l'étudiant qui aura travaillé comme un forcené en sacrifiant une partie de sa jeunesse, de sa santé et qui ce sera gravement endetté pour payer ses études aura moins le sentiment d'avoir une dette envers la société; ce qui ne fera qu'accentuer son inclinaison envers l'approche tant valorisée par le capitalisme, soit celle du "chacun pour soi"... Ainsi, il sera fortement attiré par les programmes bien subventionnés qui aboutiront aux emplois les plus payants (lire: favorisés par ceux qui "tirent les ficelles") afin de pouvoir rembourser ses dettes plus vite et contribuer dès que possible au cycle infernal des plaisirs éphémères de la surconsommation en plus des impacts nocifs de l'endettement, du stress, des médicaments et de la destruction de l'environnement. Le tout, par contre, au bénéfice des puissants lobbys concernés. "Il est où le bien-être du 99% dans cette stratégie dictée par le 1% ?" Pour creuser plus à fond ce volet du dossier, il est possible de lire le livre "Université Inc" et visionner une excellente causerie d'un peu plus de deux heures par les auteurs de ce livre. 2. L'éducation: un investissement pour le futur Cela dit, en ce début de 21e siècle, je crois avec conviction que la priorité numéro 1 d'une société en terme d'investissement (excluant les dépenses comme la dette et la santé) devrait être l'éducation car c'est elle qui produira la main-d'oeuvre de demain (politiciens, médecins, écologistes, ingénieurs...) et c'est de celle-ci que dépendra en bonne partie, la compétitivité, la qualité de vie et la prospérité de l'ensemble de notre société de demain. Cela est d'autant plus important au Québec qui sera fortement affecté par le choc démographique. Les jeunes d'aujourd'hui sont la force de demain... Un étudiant à l'université ne devrait donc pas être considéré comme un fardeau mais bien comme une richesse collective et un investissement pour le futur... 3. Accessibilité selon la richesse ou les compétences ? Il est important de faire un choix de société et d'être cohérent avec nos valeurs. Soit celui de rendre accessible les emplois de demain en fonction de la compétence et NON PAS de la capacité financière des étudiants et/ou de leurs parents... Ce n'est pas parce que le reste du Canada et les USA ne partagent pas notre vision que le Québec devrait en faire autant. Si Apple avait conçu ses produits comme les autres, serait-il le leader qu'il est aujourd'hui? D'autant plus que plusieurs pays ont des droits de scolarité inférieurs au Québec, dont certains sont gratuits. D'ailleurs, cet article décrit l'effet indésirable de la hausse des frais de scolarité aux USA et le danger qui nous guette si le gouvernement ne revient pas sur sa décision. Bien que le passé soit souvent invoqué pour dire, par exemple, que l'augmentation des droits de scolarité n'a pas d'influence sur la fréquentation scolaire, mais sans apporter de preuves tangibles, il est clairement démontré par cet article dans Le Devoir que c'est tout à fait le contraire... Sur Youtube: voir ce superbe témoignage d'une étudiante en médecine sur l'accessibilité. 4. Arguments financiers du gouvernement: légitimes ? Je vous invite à consulter un excellent billet d'un finissant en droit, Simon Crépeault, qui présente une clarification essentielle des chiffres afin de comprendre que la hausse des frais de scolarité n'est pas aussi légitime que le gouvernement voudraient bien le laisser croire. D'autre part, pensons-y deux minutes, juste pour se mettre dans la peau d'un étudiant, qui d'entre nous accepterait une hausse de 82% sur 7 ans (juste part selon le gouvernement) de ses taxes ou de ses frais hypothécaires avec la justification que l'effort hypothécaire est plus important ailleurs (ex: elle est 121% plus élevée à Vancouver, soit 53% des revenus vs 24% à Montréal) Où est la logique? La moyenne de temps travaillé par les étudiants pendant leurs études est déjà au seuil critique de 15-20 heures par semaine. Il faut les aider et ne pas les affecter davantage. C'est urgent de rectifier cette injustice d'autant plus que la grève amorcée ne peut que les appauvrir en les privant de revenus d'emplois d'été si la session est prolongée au-delà d'une certaine limite... À ce sujet, lire cet article pertinent "Quelle est la place de l'éducation au Québec" du maire de Rosemont - Petite Patrie. D'autre part, ne devrions-nous pas promouvoir une gestion plus saine et un meilleur contrôle des dépenses lorsque l'on apprend que le financement universitaire a augmenté de 142% entre 1997 et 2009 alors que les effectifs n'ont augmenté que de 18% (réf: Lien) ? Vous pouvez également en savoir plus sur les coûts cachés derrière la hausse avec ce vidéo de l'Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) et l'article "La hausse : Étique et financement" de Samuel Bergeron. 5. Un monde plus durable et en santé grâce à l'éducation Considérant la crise environnementale et les changements climatiques en cours, il a été démontré dans un rapport de l'ONU, "Bâtir un monde plus durable grâce à l'éducation", la corrélation positive qui existe entre l'éducation et le développement durable. Voilà une piste à suivre pour favoriser un futur plus brillant pour l'environnement et la Biodiversité dont l'Humanité fait partie et dépend... "Prioriser l'économie sans tenir compte de l'écologie, D'autre part, pourquoi le système d'éducation n'accorde-t-il pas davantage de place à la santé et à la prévention? Pour être pleinement épanoui et avoir une santé optimale, il est essentiel de développer quatre aspects de sa personnalité: le physique, le mental, les émotions et le sprirituel. Est-ce un hasard que l'école se concentre surtout sur le mental et à peine sur le physique et pas sur le reste? Pourquoi ne pas fournir aux jeunes un bagage d'outils plus complet pour qu'ils puissent affronter les difficultés du monde d'aujourd'hui plus sereinement, intelligemment et en meilleure santé? C'est très bien et très important de savoir compter, lire, écrire (hic...), opérer un ordinateur et développer les compétences spécifiques à une carrière mais n'est-ce pas aussi important d'avoir une bonne alimentation, de développer de saines habitudes de vie, son intelligence émotionnelle, son jugement, son sens d'éthique et de responsabilité, de développer le civisme, l'humanisme, l'empathie, la compassion et la solidarité? Na... perte de temps et aucune valeur économique... et pourtant, cela permettrait de réduire drastiquement les coûts de santé et de médicaments. Mais est-ce vraiment cela qui est désiré par l'élite au pouvoir? Qu'en pensez-vous? "Préférez-vous une société basée sur l'argent ou le bonheur?" |
Une jeune militante serre le nez de Jean Charest ;o) pour lui faire comprendre qu'il fait encore fausse route et qu'il doit revenir sur sa décision pour ne pas compromettre son avenir... ;o) * * * 1. Le dénigrement des étudiants "La Marche Silencieuse" En réponse à la "sourde oreille" du gouvernement de M. Charest, une merveilleuse initiative, "La Marche Silencieuse", a été organisée le 12 mars 2012. C'était dans l'espoir que le silence des étudiants et de ceux qui les accompagnaient se ferait peut-être plus "entendre" que les tentatives antérieures d'ouvrir le dialogue avec le gouvernement... et Un reportage de Radio-Canada ici. 2. La violence envers les étudiants L'oeil masqué est devenu le symbole utilisé par les étudiants pour dénoncer certains actes de violence perpétrés par l'escouade anti-émeute (anti-manifestation?) de Montréal qui a blessé un certain nombre de personnes dont Francis Grenier gravement blessé à un oeil. Cela dit, il ne faut pas oublier que la violence origine surtout "d'une chaine de commandement" au service de l'élite au pouvoir. C'est cette dernière qui donne les ordres pour protéger ses intérêts. Il faut éviter de mettre tout le blâme sur les policiers qui, à l'exception d'une minorité, ne prennent certainement pas plaisir à exécuter leur besogne... * * * Vidéo percutant "Fin de régime" sur la culture de l'impunité de l'élite ici Article sur la "violence" du gouvernement ici Vidéo démontrant un certain nombre "d'opérations" de l'escouade anti-émeute ici Lettre d'une mère indignée par la violence ici Lettre d'une étudiante "Nuit du 7 mars - j'ai vu mon État policier" ici Un cri du coeur de Jean Barbe face à la violence envers les étudiants ici * * * Extrait du code de déontologie du policier: ''...Le policier doit éviter toute forme d'abus d'autorité dans ses rapports avec le public. Notamment, le policier ne doit pas: 1° avoir recours à une force plus grande que celle nécessaire pour accomplir ce qui lui est enjoint ou permis de faire; 2° faire des menaces, de l'intimidation ou du harcèlement;...'' Le 22 mars a eu lieu une magnifique et historique mobilisation citoyenne.... * * * Le 22 avril, jour de la Terre, on se fait un printemps... Voir la magnifique invitation du jeune Émilien Voir le vidéo que j'ai préparé pour souligner le 22 avril. |
De Jean Barbe: "Les fleurs poussent dans l'fumier" Les patriotes, les étudiants, les indignés ne voulaient pas se battre Ils ne voulaient pas d'une fête nationale, d'un congé férié, d'un spectacle Pour célébrer leur mémoire Ils voulaient vivre. Vivre mieux. C'est tout ce que nous voulons. Vivre mieux. Pas : plus riche. Mieux. Ils voulaient Travailler, manger, apprendre, aimer, Faire des enfants, les regarder grandir Espérer que demain soit meilleur qu'hier Être libre autant qu'on puisse l'être Quant on vit avec d'autres et qu'il faut partager. Ils voulaient, je veux, nous voulons Vivre Ils ne voulaient pas se battre pour un pays. Ils voulaient vivre bien, vivre mieux Un pays peut-être leur permettrait cela. Jamais le pays n'aura été le but. Toujours le pays aura été le moyen, peut-être, de vivre mieux. Ils ne voulaient pas se battre Les palestiniens ne voulaient pas se battre Les Irlandais ne voulaient pas se battre Les Cubains ne voulaient pas se battre Les Étudiants ne veulent pas se battre Ils sont bien rares ceux qui veulent se battre Ils voulaient, ils veulent, nous voulons des choses concrètes Un coin de terre à cultiver Un métier à faire Un salaire qui permet d'avoir Un repas sur la table Des vêtements sur le dos Du temps pour le repos Un endroit pour dormir Des choses à apprendre Pour grandir encore Des médicaments pour soigner nos enfants Des lois qui nous protègent autant qu'un autre. Ce n'est que cela, la dignité. Rien de plus. Rien de moins. Vous qui possédez la terre à cultiver, les outils de mon métier, l'argent de mon salaire Vous qui possédez la nourriture, les vêtements, les maisons Les médicaments, vous qui appliquez les lois ou les ordonnez Partagez Partagez entre tous sans égards à la couleur de ma peau, à la langue de mes prières, au pays de mes ancêtres Partagez L'abondance dort dans vos coffres, nous le savons, Partagez Si je peux vivre avec dignité, j'accepterai les différences d'opinion, les accommodements raisonnables, les obligations sociales. Partagez. Et il n'y aura plus parmi nous, pour prendre le fusil, pour tuer et mourir Que les fous. Nous soignerons les fous avec humanité. Je ne veux pas me battre Je veux vivre. Mais. Les plus pauvres s'appauvrissent Les plus riches s'enrichissent Il est beau le progrès Et nous sommes en colère Échanger la couronne d'Angleterre Pour le palais des congrès Troquer la Reine pour Charest Après s'être fait fourrer de loin Se faire fourrer de près. Nous voulons vivre Et vivre mieux. Alors : À ceux qui veulent mettre des protège-coudes et des casques de vélo à nos espoirs. Aux empêcheurs de risque qui veulent notre sécurité en l'imposant de force. Aux régulateurs des consciences qui font la morale à nos ventres, avortons de la pensée, souteneurs de soutanes et voleurs d'enfances Aux économistes libertaires, anarchistes de la grande finance qui ne souffrent aucune règle, surtout pas celles de l'égalité et de la compassion Je dis Partagez Aux funambules de l'extrême centre, ces drogués du pouvoir qui sniffent la ligne du parti dans les toilettes du parle et ment. Aux maquilleurs de statistiques qui dessinent des sourires aux cadavres À ceux qui jonglent par milliards en sous-payant le jardinier Aux ingénieurs des roue de fortune, loto hydro casino Qui prélèvent leurs taxes dans la poche des désespérés Voleurs de grand chemin, bandits de la construction, banquiers, modérateur de tickets aux urgences de vivre. Aux vendeurs de RÉER qui promettent le paradis avant la fin de vos jours, ces nouveaux curés d'une religion ancienne, ces mafieux qui disent achète ma protection sinon… À ceux qui veulent nous faire payer le privilège D'apprendre sur les bancs l'école comment les enrichir Taxeurs de savoir, détourneurs de science au profit À ceux qui rêvent d'un peuple Criblé du plomb des dettes Lourd et lent, incapable de bouger Incapable de résister Je dis Partagez Aux spécialistes de la mise à pied, aux missionnaires de la mondialisation À ceux qui vont content jusqu'en Chine Faire fabriquer par des enfants des cochonneries vendues aux chômeurs Qui n'auront bientôt pas les moyens de se les payer Dans les Dollaramas À ceux qui roulent en Bentley ou en Porsche En contournant les nids-de-poule Tandis qu'on fait le trottoir pour éviter d'être à la rue Je dis Partagez Nous sommes lucides nous aussi. Et nous savons ce que c'est que la merde. Nous y sommes, jusqu'au cou. C'est assez. Partagez. Parce que sinon un jour ça va péter Nous voulons vivre, nous voulons apprendre. Nous voulons grandir, Et nous vivrons. La merde amortit les chocs Mieux que les Porsche ou les Bentley. Nous ne voulons pas nous battre. Mais il faut le faire puisque vous nous y poussez. Quand on est dans la merde jusqu'au cou, on a pas le choix de se lever. lever la tête, lever la voix. Lever le poing. Nous survivrons. Nous vivrons. Les fleurs poussent dans l'fumier - Jean Barbe |